« C’est une vaine ambition que de tâcher de ressembler à tout le monde, puisque tout le monde est composé de chacun et que chacun ne ressemble à personne. » André GIDE
Fort heureusement, c’est une ambition que je n’ai jamais eu, aussi bien dans ma vie personnelle que professionnelle… L’important est de ressembler à soi-même et d’évoluer entouré de personnes différentes mais dont les valeurs nous ressemblent.
Il est arrivé un jour où j’ai perdu mon identité pro et ce qui m’animait à faire ce métier de gestionnaire de copropriété à Marseille…
2018, l’année où le démon du changement de carrière est venu taper à ma porte, l’année où après presque 10 ans de bons et loyaux services je me suis dit
« stop, si je continu je vais finir avec un ulcère ! ».
Lasse des clients, du métier, des contraintes d’horaires, dans mon esprit j’étais arrivée à saturation de ce métier qui fut un temps une source d’épanouissement…
Ce métier qui m’avait permis de me construire était en train de me bouffer.
Pourquoi ?
Trop impliquée, je ne parvenais plus à prendre du recul, oubliant l’aspect professionnel, la légitimité de mes fonctions, le droit à l’erreur…
La solution ?
Oser, tenter une nouvelle aventure car à ce moment-là, le problème c’était le métier de Syndic, non ma façon de voir et d’appréhender les choses.
Cependant, c’est une chose d’identifier un mal être, mais il est plus difficile de franchir le cap, quitter une équipe, un confort professionnel et intellectuel. La casquette technique du métier de Syndic est celle que j’ai toujours eu plaisir à porter.
Lorsque l’occasion s’est présentée, malgré les doutes et les questions, j’ai foncé.
Est-ce le bon choix ? vais-je y arriver ? Autant d’interrogations auxquelles j’ai répondu durant l’année qui a suivi mon changement de carrière.
En quittant l’IMMOBILIERE PUJOL, je pensais donc à la fois régler ce mal être vis-à-vis de mon métier et m’épanouir dans un domaine que je ne connaissais pas mais qui m’avait toujours intéressé.
Retour à l’envoyeur, à la case départ, appelez ça comme vous le souhaitez mais ce qui est sûr c’est que j’ai pu réaliser par cette expérience qui j’étais, ce que je souhaitais accomplir et comment je voulais l’accomplir.
Voilà pourquoi réintégrer l’équipe Syndic chez Immobilière Pujol n’a pas été pour moi un échec, bien au contraire.
Étrangement, lorsque cette expérience s’est achevée, cela m’a semblé logique de rentrer au « bercail »…
J’y suis revenu plus sereine, plus solide sur mes appuis et avec moins de questions.
Je ne vais pas vous dire que désormais tout est un long fleuve tranquille car lorsque vous vous imposez en tant que professionnel il y a certaines choses que vous ne tolérez plus de la part de certains clients qui pensent souvent que vous êtes une marionnette qu’ils articulent selon leur volonté.
Je peste toujours autant, je « maronne » aussi souvent, mais j’ai toujours cet intérêt pour mon métier qui est tout aussi particulier que valorisant dans nos esprits (dommage qu’il ne le soit pas aux yeux des autres !).
Alors oui, ces mêmes clients qui me poussaient à bout sont toujours là. Malheureusement ou heureusement pour eux, ils ont face à eux quelqu’un de plus déterminée à imposer son expérience, ses conseils mais aussi quelqu’un en capacité de reconnaître parfois ses erreurs et avancer avec.
Ce métier est un ascenseur émotionnel à lui tout seul, nous passons de la satisfaction d’un dossier bien mené à la frustration d’une altercation avec un client peu compréhensif… il faut l’accepter ou en changer.
Voilà pourquoi je pense que c’est un caractère et que bien qu’il soit facile d’en apprendre les bases, devenir un vrai gestionnaire se fait sur toute une carrière.
Je ne sais pas si je poursuivrais encore 2 ans, 5 ans, 10 ans, 20 ans dans cette voie, mais ce que je sais c’est qu’aujourd’hui je suis à ma place…
Kristel, gestionnaire le lundi,
marroneuse le mardi !